Pourquoi est-ce que ça m'est arrivé ?
C'est de ma faute, je suis coupable !
Je suis coupable : une croyance qui s’insinue dans tes pensées quelques heures après l’incident et qui s’installe pour ne plus se déloger. Et ta culpabilité se nourrit, de toi, mais aussi des autres. De tous les autres, de tous les mots.
Coupable de ce que tu penses
Si seulement j’avais fait autrement…
Cette pensée pourrait être tellement saine si seulement elle ne répondait pas à cette petite voix que parfois tu n’entends même pas : Je suis responsable, je suis coupable, j’ai merdé.
En fait tu te refais le film presque tous les jours, de manière consciente ou non, ton cerveau s’habitue à se demander presque tous les jours : Comment ça se serait passé si …
C’est un vrai délice pour la culpabilité, et pour autant c’est normal de penser comme ça. Tu as besoin de te dire que tu as du contrôle sur la situation, que si ça t’es arrivé tu dois en tirer une leçon, que ça n’était pas pour rien.
Et si je te dis que cette pensée c’est ta meilleure ennemie ?
Oui tu en tires une leçon, mais généralement tu n’es pas responsable de cet événement, tu n’as pas pu le prévoir et c’est normal. Accepter ton impuissance face à l’événement c’est déjà un énorme pas en avant.
Coupable de ce que les autres t'aident à penser
Heureusement tu n’es pas seul(e) lorsque tu vis ton traumatisme, il y a tout ton entourage, direct et indirect. Tu peux les remercier car dans la majorité des cas ils t’aident à vivre ta meilleure vie de prisonnier(ère) : Si tu ne t’étais pas habillé(e) comme ça tu n’aurais pas été violé(e). Cette phrase te choque ? C’est totalement normal.
Tu crois que c’est qu’un truc qui disent les personnes mal intentionnées ? Tu te trompes lourdement. Ton entourage se sent aussi coupable que toi, sauf que lui il peut facilement rejeter la culpabilité sur toi.
Pourquoi ce comportement ? Parce que c’est comme ça qu’il a lui-même été éduqué.
Il ne le fait pas exprès, il n’est pas plus malveillant que n’importe qui, il ne sait pas faire autrement. Dans notre société il y a toujours un responsable, et ce responsable doit agir. Lui, il voit que la seule personne sur laquelle il peut agir c’est toi. Alors il agit, comme on le lui a appris.
Seulement ce comportement te pousse vite à ne plus parler de ce que tu as vécu parce que tu es COUPABLE et tu as peur de ne pas être entendu(e).
Ton quotidien
Te voilà maintenant enfermé(e) dans une prison de bonnes intentions. Tu es victime et pourtant tu es derrière les barreaux.
Tu peux t’en sortir évidemment, ton seul gardien c’est toi et ta culpabilité. Oui, tu peux en sortir n’importe quand, mais…
Si je me retrouve à revivre la même situation, est-ce que je réagirai vraiment différemment ?
Si je me retrouve à revivre la même situation, est-ce que ce n’est pas moi le problème ?
Si je me retrouve à revivre la même situation, est-ce que je serai entendu(e) cette fois-ci ?
Des questions qui je suis sûr et certain tu te poses, parce que c’est normal. Tu t’es tellement senti(e) coupable que tu n’as pas les moyens de penser autrement. Et même si tu y arrives brièvement, ta peur et ta culpabilité peuvent vite te remettre sur ce chemin.
Et maintenant ?
Tu sais exactement comment fonctionne le verrou de ta prison, tu peux t’en libérer pour de vrai cette fois !
C’est pénible, toute cette lecture pour aucune solution concrète, je suis désolé. Pourquoi je ne vais pas t’en donner ? Parce que toutes les techniques du monde ne vaudront jamais celles que toi tu vas trouver pour aller mieux, ton chemin est unique.
Je ne suis pas un gourou qui te dit que c’est facile de s’en sortir, le chemin peut être rapide, mais pas facile, au contraire rapide et simple ou pire long et difficile. Tout dépend de ta facilité à changer ton mode de pensée.
Tu as en toi des ressources extraordinaires, que les professionnels peuvent t’amener à redécouvrir (car oui dans le fond tu les connais déjà), et t’amener à voir comment tu peux faire autrement pour que ton traumatisme soit en cage avec ta culpabilité, plutôt que d’être enfermé(e) par eux.
Si tu as l’envie d’échanger, je t’encourage à m’écrire – un commentaire ou un mail – je prendrais le temps de te répondre.
Tu veux te libérer dès maintenant, en toute autonomie ?
C’est possible dès maintenant :